Voiture en Guyane

Quelle voiture louer à l’aéroport de Guyane ?

par Marc

La Guyane est une invitation à l’aventure où la nature est reine. Entre la vibrante Cayenne, le centre spatial de Kourou et l’immensité de la forêt amazonienne, ce territoire se découvre par la route. Cependant, cette liberté a un prérequis : le choix de votre véhicule de location dès votre arrivée à l’aéroport de Cayenne-Félix Éboué (CAY). Un choix qui conditionnera non seulement votre confort, mais aussi votre accès à des sites d’exception. Cet article est votre feuille de route pour sélectionner le compagnon de voyage mécanique idéal, celui qui saura s’adapter à la diversité du réseau routier guyanais et à vos envies d’exploration.

Nous allons décortiquer ensemble les critères essentiels pour définir vos besoins, passer en revue les catégories de véhicules disponibles, analyser l’état réel des routes et pistes, et vous fournir des exemples concrets d’itinéraires avec la voiture la plus adaptée. En suivant ce guide, vous aurez toutes les clés en main pour faire un choix éclairé et vous garantir un séjour mémorable et sans mauvaises surprises.

Avant de choisir : votre projet de voyage en Guyane

La Guyane n’est pas une destination monolithique ; elle offre des expériences radicalement différentes selon que l’on reste sur le littoral urbanisé ou que l’on s’enfonce vers l’intérieur des terres. La durée de votre voyage est un facteur déterminant : un séjour court de 3 à 5 jours se concentrera probablement sur la bande côtière, tandis qu’un voyage de deux semaines ou plus autorise des incursions plus profondes et donc plus exigeantes pour votre véhicule.

Pensez à la logistique humaine et matérielle. Le nombre de passagers et le volume de vos bagages impacteront directement la catégorie de véhicule nécessaire. Un couple voyageant léger n’aura pas les mêmes contraintes qu’une famille de quatre personnes avec du matériel de randonnée ou d’observation. L’itinéraire est la clé de voûte de votre décision.

La Guyane dispose d’un réseau bitumé d’environ 2 200 km, mais ce chiffre cache une réalité bien plus complexe faite de pistes en latérite qui peuvent se dégrader très rapidement. Vous définirez en amont les sites que vous souhaitez absolument visiter.

  • Séjour Côtier et Urbain : Vous prévoyez de rester principalement entre Saint-Laurent-du-Maroni à l’ouest, Cayenne et Rémire-Montjoly au centre, et Saint-Georges-de-l’Oyapock à l’est. Votre parcours empruntera quasi exclusivement les routes nationales RN1 et RN2, en excellent état.
  • Séjour d’Exploration Mixte : En plus du littoral, vous souhaitez découvrir des sites emblématiques comme le village de Cacao, les marais de Kaw (accessibles via une piste) ou encore le camp de la Transportation. Votre itinéraire combinera routes asphaltées et pistes carrossables de bonne qualité, mais potentiellement piégeuses.
  • Séjour Aventure et Immersion : Votre objectif est de sortir des sentiers battus, d’atteindre des campements isolés en forêt (carbets), de remonter des pistes comme celle de Bélizon (accès réglementé) ou de vous adonner à des activités (pêche, observation) dans des zones reculées. Ce type de séjour implique de longues portions sur des pistes non revêtues et à l’entretien aléatoire.

Les catégories de voitures disponibles à l’aéroport de Cayenne-Félix Éboué

L’offre de location à l’aéroport de Cayenne couvre l’ensemble des besoins potentiels. Les grandes enseignes internationales et les loueurs locaux proposent un parc de véhicules récents et bien entretenus. Vous comprendrez les spécificités de chaque catégorie pour les mettre en perspective avec le contexte guyanais. Ne vous fiez pas uniquement au tarif : le véhicule le moins cher est parfois le plus contraignant si vos ambitions dépassent les boulevards de Cayenne. En fait, c’est exactement comme pour une location de voiture en Guadeloupe directement à l’aéroport.

La catégorie la plus polyvalente, et de loin la plus plébiscitée par les voyageurs avertis, est celle des SUV. Des modèles comme le Dacia Duster, omniprésent sur le territoire, représentent un compromis quasi parfait. Leur garde au sol surélevée est un atout précieux, non seulement sur les pistes, mais aussi pour franchir les nombreux “dos d’âne” (ralentisseurs) parfois très prononcés dans les agglomérations. Ils offrent un volume de coffre confortable et un comportement routier sécurisant sur les nationales. Pour les aventures extrêmes, les 4×4 purs et durs, souvent des pick-ups comme le Toyota Hilux ou le Mitsubishi L200, sont indispensables. Leur robustesse et leurs capacités de franchissement sont sans égal, mais leur coût et leur confort sur route sont à prendre en considération.

À l’opposé, les petites citadines de catégorie A (type Renault Twingo, Fiat 500) sont parfaites pour un séjour strictement urbain ou pour des déplacements sur le littoral entre Cayenne et Kourou. Économiques à l’achat et en carburant, elles se garent facilement et sont très maniables. Cependant, leur faible garde au sol et la fragilité de leurs pneumatiques les rendent totalement inaptes à la moindre sortie sur piste. Une catégorie intermédiaire, celle des berlines compactes (type Renault Clio, Peugeot 208), offre un surcroît de confort et d’espace pour les longs trajets sur asphalte, ce qui peut être appréciable pour relier Cayenne à Saint-Laurent-du-Maroni (environ 3h30 de route).

Route en Guyane

L’état des routes en Guyane : à quoi s’attendre ?

D’un côté, les deux axes structurants que sont la RN1 (reliant Cayenne à Saint-Laurent-du-Maroni) et la RN2 (reliant Cayenne à Saint-Georges-de-l’Oyapock, à la frontière brésilienne) sont de bonne, voire très bonne qualité. Le revêtement est bien entretenu et la circulation y est fluide en dehors des heures de pointe aux abords de Cayenne. Ces routes permettent de traverser le littoral en toute sécurité avec n’importe quel type de véhicule. La vitesse y est généralement limitée à 80 ou 90 km/h, mais de nombreuses portions sont régulées à 70 km/h.

Dès que l’on quitte ces axes principaux, le paysage change. Le réseau secondaire est un enchevêtrement de routes départementales, souvent plus étroites et au revêtement plus aléatoire, et de pistes. Une piste en Guyane est une route non bitumée, souvent en latérite (une terre rouge compactée). Par temps sec, la plupart des pistes menant à des sites touristiques (comme Cacao ou les marais de Kaw) sont praticables avec un véhicule de tourisme classique, à condition de rouler avec une extrême prudence.

La situation se corse radicalement durant la saison des pluies, qui s’étend globalement de décembre à juin. La latérite se transforme alors en une boue grasse et très glissante, surnommée localement “savonnette”, où la formation de nids-de-poule profonds et de ravines est fréquente. Dans ces conditions, un SUV devient indispensable et un 4×4 une sécurité.

  • Impact de la saison des pluies : Une piste facilement accessible en août sera un véritable bourbier en février. Renseignez-vous toujours sur l’état des axes secondaires avant de vous engager.
  • Rareté des stations-service : Une fois que vous quittez l’axe littoral, les points de ravitaillement en carburant sont très espacés. Il est impératif de partir avec le plein et d’anticiper le prochain pompiste, qui peut se trouver à plus de 100 km. Ne laissez jamais votre jauge descendre en dessous du premier quart.
  • Conduite nocturne et faune sauvage : La conduite de nuit est fortement déconseillée en dehors des grands axes. L’éclairage public est rare et la faune est très active à la tombée du jour. Croiser un tapir, un cabiaï ou même un jaguar sur la route est une possibilité réelle qui impose la plus grande vigilance.

Quel véhicule pour quel itinéraire ? (Exemples concrets)

Pour matérialiser ces conseils, projetons-nous sur des itinéraires types. Si votre programme est une “Découverte du Littoral”, incluant la visite de Cayenne et de son marché, une excursion aux Îles du Salut au départ de Kourou, la découverte du Centre Spatial Guyanais et un voyage jusqu’au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, une berline compacte sera amplement suffisante. Elle vous offrira le confort nécessaire pour les 250 km de la RN1 sans le surcoût d’un SUV dont vous n’aurez pas l’utilité.

Imaginons maintenant un itinéraire “Exploration Nature et Culture”. Vous conservez la base littorale, mais y ajoutez le marché dominical hmong de Cacao, une sortie en pirogue sur les marais de Kaw pour observer les caïmans, et une randonnée aux chutes Voltaire. Pour cet agenda, le SUV devient votre meilleur allié. La route sinueuse menant à Cacao sera plus agréable avec une position de conduite surélevée, et surtout, la piste d’une dizaine de kilomètres menant au débarcadère de Kaw sera franchie sans anxiété, même si la météo l’a un peu dégradée. C’est le choix de la tranquillité d’esprit pour 90% des voyageurs.

Enfin, pour un séjour “Aventure en forêt”, où l’objectif est d’atteindre un carbet sur le fleuve Approuague via la piste de Régina, ou de tenter une incursion sur les pistes forestières de l’intérieur, le 4×4 (pick-up de préférence) n’est plus une option, mais une obligation. Ces pistes sont souvent exigeantes, avec des passages boueux, des pentes fortes et parfois des gués à traverser. La robustesse, la transmission intégrale et la capacité de chargement d’un pick-up pour emporter du matériel (glacière, eau, matériel de bivouac) sont alors indispensables à votre sécurité et à la réussite de votre expédition.

SUV

Conseils pratiques pour la location et la conduite en Guyane

La réservation de votre véhicule est une étape à anticiper. La Guyane connaît des pics de fréquentation touristique, notamment pendant le carnaval (janvier-février) et durant les vacances scolaires d’été (juillet-août). Durant ces périodes, la demande peut dépasser l’offre, entraînant une hausse des prix et une disponibilité limitée. Il est donc vivement recommandé de réserver votre voiture en ligne plusieurs semaines, voire plusieurs mois à l’avance, pour bénéficier des meilleurs tarifs et garantir la disponibilité de la catégorie souhaitée.

Lors de la réservation et de la prise en main du véhicule, portez une attention particulière aux détails du contrat de location. L’option “kilométrage illimité” est quasi obligatoire. Les distances s’accumulent très vite en Guyane et un forfait limité pourrait faire exploser votre budget. Étudiez également les options d’assurance et de rachat de franchise. Un gravillon sur une piste peut vite endommager un pare-brise, et les risques de petits accrocs sont plus élevés qu’ailleurs. La tranquillité d’esprit a un coût, mais il est souvent justifié.

  • Inspection du véhicule : Le jour J, prenez le temps de faire le tour de la voiture. Vérifiez l’état des pneus (y compris la roue de secours, qui doit être une “vraie” roue et non une galette) et la présence du cric et de la manivelle. Testez la climatisation, un élément de confort non négociable sous le climat équatorial.
  • Propreté et restitution : Les pistes de latérite sont très salissantes, surtout par temps de pluie. La boue rouge peut s’infiltrer partout. De nombreux loueurs facturent des frais de nettoyage élevés si le véhicule est rendu dans un état de saleté jugé excessif. Prévoyez un passage dans une station de lavage avant la restitution.
  • Navigation : Si le réseau mobile est bon sur le littoral, il devient vite intermittent voire inexistant dans l’intérieur. Ne vous fiez pas uniquement à votre application de navigation en ligne. Pensez à télécharger les cartes de la Guyane sur votre smartphone pour une utilisation hors ligne, une précaution simple qui peut vous éviter bien des tracas.