Si vous avez pris le train en France cette année, vous avez certainement déchanté. Les années se suivent et se ressemblent à la SNCF. Quand ce sont pas des grèves qui viennent perturber les départs en vacances, la qualité de service est hélas bien décevante en 2023. Tour d’horizon d’une compagnie ferroviaire qui a toujours un train de retard.
Des retards en cascade
La SNCF a beau dire que la majorité des trains sont à l’heure, la performance reste très éloignée de ce que l’on pourrait attendre lorsque l’on paie des billets aux prix facturés depuis quelques mois par la SNCF. En 2019, la SNCF se plaçait au 8e rang européen avec un taux de ponctualité globale de 91%, loin derrière la Suisse (97%) ou l’Allemagne (94.5%). Malgré les dizaines de milliards d’argent public engloutis depuis des décennies, la SNCF est incapable d’atteindre un niveau de ponctualité digne d’une grande compagnie ferroviaire.
Une gestion catastrophique des crises
Qui n’a jamais fait l’amère expérience de rester bloqué dans un train pendant des heures à l’arrêt ? À la SNCF, à chaque crise, on a l’impression que c’est la première fois que cela se produit. Tout le personnel est débordé, désorienté et perdu. Il ne sait pas quoi faire. La communication est bien souvent laconique, faite d’ordres et de contre-ordres.
Le TGV n’est plus une avancée technologique
Quand le TGV est sorti des usines d’Alstom, c’était une vraie rupture technologique. Aujourd’hui, il n’y a guère que des lois iniques qui permettent encore de protéger le monopole du train emblématique de la SNCF. L’avion est bien plus rapide et beaucoup moins cher. On se demande comment la SNCF a pu prendre un tel retard sur la recherche de la très grande vitesse.
Alors qu’en Chine, des trains circulent en routine à 460 Km/h, notre bon vieux TGV reste bloqué à 320 Km/h depuis trop longtemps. Il est probable que cela sera encore le cas pour au moins une bonne dizaine d’années.
Le WIFI pour rester déconnecté
Le WIFI dans les trains, cela fait 20 ans que l’on en parle. Personne ne sait quand cela marchera vraiment. Alors que la technologie existe depuis des années et qu’elle est arrivée à maturité, cela fonctionne toujours aussi mal dans les trains. Il est très rare de conserver une connexion stable et performante sur tout un trajet. Il y a toujours des zones blanches avec des coupures plus ou moins longues.
Un confort des années 2000
La SNCF a beau se gausser régulièrement d’avoir remis en état des dizaines de rames, le confort des fauteuils reste assez décalé par rapport à la concurrence. Il suffit de prendre place dans un fauteuil Trenitalia pour voir que la comparaison est terrible pour la SNCF.
Et puis, le confort, c’est aussi le service. Et là, la SNCF est encore une fois restée bloquée dans le passé. Il faut toujours se déplacer à la fameuse voiture bar où on vous propose de mauvais sandwichs. Le service d’un repas à la place n’est toujours pas prévu.
Et que dire des trains de nuit. Les tentatives pour relancer ce produit emblématique n’ont pas été couronnées de succès. Comme toujours, la SNCF n’a pas mis les moyens nécessaires pour satisfaire une clientèle toujours plus exigeante. Plus personne n’a envie de se casser le dos sur une couchette aussi dure qu’un canapé bas de gamme. Voyager dans ces conditions n’offre aucun plaisir alors que c’est justement l’essence même d’un trajet nocturne en train.
Des prix complètement déconnectés de la réalité
Je suis toujours consterné lorsque je découvre les tarifs pratiqués par la SNCF, en particulier sur les voyages réservés à la dernière minute. Depuis quelques mois, les prix sont très souvent plus chers que ceux de l’avion. Il y a une certaine injustice à se dire que l’on paye deux fois son billet : une première fois via ses impôts pour une seconde fois au moment de la réservation.
Ce que l’on ne vous dit pas, c’est le coût du modèle social de la SNCF dans le prix de chaque billet. C’est un sujet tabou en France. Et pourtant, il explique en partie pourquoi les prix augmentent de façon exponentielle depuis quelques années.
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